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Informations Générales
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Appel d'urgence n° 114
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Sourde philatélie / Deaf stamps

(collection de Yves Delaporte)


France
Cliquez sur la flèche pour aller voir l'enveloppe 1er jour du timbre ou un autre timbre sur le même thème.


 

 

 

FRANCE. 1924.
Y&T n° 209.

Pierre de Ronsard (1524-1585), poète et humaniste, surnommé « le prince des poètes », membre du groupe de la Pléiade.
Il est atteint de surdité dès son adolescence : « Et à peine seize ans avoient borné mon âge Que l'an cinq cens quarante avec Baïf je vins En la haute Allemagne, ou la langue j'apprins. Mais las ! à mon retour une aspre maladie Par ne sçay quel destin, me vint boucher 1'ouïe et dure m'accabla d'assommement Si lourd Qui encore m'en laisse à demi sourd ».

Timbre 1985.
Vignette.
Timbre Monaco.

 

 

 

 

 

FRANCE. 1936.
Y&T n° 332.

Auteur d’une oeuvre romanesque monumentale, Victor Hugo (1802-1885) a créé le personnage inoubliable de Quasimodo, le carillonneur rendu sourd par les cloches de Notre-Dame de Paris et qui communique en langue des signes avec son maître. Le 25 novembre 1845, empêché d’assister au banquet annuel des sourds-muets en mémoire de l’abbé de l’Epée, Victor Hugo envoie un mot d’excuse dans lequel il écrit : « Qu’importe la surdité de l’oreille, quand l’esprit entend ; la seule surdité, la surdité vraie, la surdité incurable, c’est celle de l’intelligence ». Cette phrase fera florès dans le monde sourd. Sans cesse citée, elle a longtemps figuré sous le bandeau de la « Gazette des sourds-muets ». « Quand l’esprit entend » est le titre d’un ouvrage classique d’Harlan Lane, sous-titré « Histoire des sourds-muets ». Dans la même veine, Hugo a dit de Beethoven : « Ce sourd entendait l’infini ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

FRANCE. 1950.
Y&T n° 866.

François Rabelais ( 1494-1553)

Dans une époque, la Renaissance, qui renoue avec les débats de la Grèce antique sur la nature du langage, François Rabelais (1494 ?-1553) convoque à de multiples reprises le personnage du sourd-muet. Imprégné de la culture populaire et des traditions carnavalesques qui font une large place au corps, l’auteur de « Gargantua » et « Pantagruel » accorde au geste la supériorité sur la parole vocale qui se corrompt souvent en vaine et creuse rhétorique. Citons en vrac quelques passages célèbres.

Les thèmes philosophiques débattus entre Panurge et Thaumaste (dont le nom hébreu signifie « le maître du signe ») sont si ardus que ce dernier n’en veut discuter que par signes « parce que les paroles ne seraient suffisantes à les expliquer ».

Panurge, qui souhaite savoir s’il doit se marier, suit l’avis de Pantagruel qui « loue le conseil des muets », car des anciens oracles, seuls ceux qui étaient proférés en signes étaient « les plus véritables et regardés comme certains ». Il s’ensuit un débat en signes entre Panurge et le sourd-muet Nazdecabre, interprété par Pantagruel.

Le roi Tyridates, à qui Néron propose de lui offrir ce qu’il lui plaît de Rome, ne réclame qu’un sourd-muet, qui remplacera à lui seul les nombreux interprètes auxquels il devait jusque-là recourir pour communiquer avec les « peuples de divers langages » placés sous sa domination.

Gaster enfin, sourd-muet privé d’oreilles, est le maître du langage : « il ne parle que par signes : mais à ses signes tout le monde obéit plus soudain qu’aux ordres des rois  » ; et c’est par signes qu’il se fait comprendre de tous les animaux de l’univers.

 

 

 

 

 

 

 

FRANCE. 1951.
Y&T n° 891.

Alfred de Musset ( 1810-1857 ), poète, auteur dramatique et romancier français, est l’auteur d’une nouvelle, « Pierre et Camille » (1848), qui se déroule au temps de l’abbé de l’Épée.
L’amour unissant le chevalier des Arcis et son épouse est rompu par la naissance d’une petite sourde-muette, Camille. L’horreur que le père éprouve pour sa fille le conduit à se détacher peu à peu de sa femme. Après le décès accidentel de cette dernière, Camille est pris en charge par son oncle, un brave homme qui ne considère pas la surdimutité comme un grand malheur. À Paris où il a emmené sa nièce voir le monde, elle rencontre avec stupeur un jeune marquis sourd-muet, Pierre, qui, ayant suivi les leçons de l’abbé de l’Épée, est instruit et communique par écrit avec les entendants. Malgré ses doutes, le chevalier des Arsis accepte qu’un mariage unisse les deux sourds-muets. Ses malheurs prendront fin lorsque le jeune couple aura un fils entendant et parlant.
Malgré une inévitable part de convention, ce récit reflète bien l’opposition, très prégnante au XIXe siècle, entre les sourds-muets instruits, passés par les institutions héritières de l’abbé de l’Épée, et ceux qui en demeuraient éloignés.
Le premier mariage entre sourds-muets parisiens avait eu lieu en 1844 : on peut supposer qu’ayant fait grand bruit dans la presse, il avait inspiré à Musset ce conte publié quatre ans plus tard.

 

 

 

 

 

 

FRANCE. 1952.
Y&T n° 929.

Cinquième centenaire de la naissance de Léonard De Vinci (1452-1519), peintre, architecte, sculpteur, ingénieur et inventeur de génie.

Contemporain du peintre sourd-muet Bernardino di Betto (le timbre Italie 2005), Vinci fait l’éloge de la langue des signes dans son « Traité de la peinture » :

« Les figures des hommes ont des actions propres à leur opération, de sorte qu’en les voyant, tu entends ce qu’ils pensent et ce qu’ils disent. Ceux-là seraient bien enseignés qui imiteraient le mouvement des muets qui parlent avec le mouvement des mains, des yeux, des sourcils et de toute leur personne, dans leur volonté d’exprimer le concept de leur âme… Les muets sont les maîtres en matière de mouvement ; ils entendent de loin de quoi quelqu’un parle, quand celui-ci accompagne ses paroles de mouvements des mains… ».


FRANCE. 1958.
Y&T n° 1166.

Joachim du Bellay (1522-1560), poète de la Pléiade, auteur d’un « Hymne à la surdité » (1558) se situant dans la tradition de l’éloge paradoxal et dédié à son ami Ronsard, atteint comme lui de surdité précoce :

« Demi-sourd, ô quel heur ! Plût aux bons dieux que j’eusse Ce bonheur si entier, que du tout je le fusse ! ».

 

FDC
Flamme 1991

FRANCE. 1958.
Y&T n° .

Charles Nicolle (1866-1936), prix Nobel de médecine.
Sa surdité lui interdit toute auscultation et l’empêche d’exercer la médecine, ce qui l’oriente vers la recherche en laboratoire.
À partir de 1903, il dirige l’Institut Pasteur de Tunis, où il développe ses recherches sur les maladies infectieuses.

 

FDC
Timbre Tunisie.




FRANCE. 1959
Y&T n° 1226.

Ci-contre :
Abbé de l’Épée (1712-1789), fondateur de l’éducation des enfants sourds au moyen de signes gestuels, à partir de 1760 à son domicile de la rue des Moulins à Paris.

La pensée et la plume symbolisent l'institution de la rue Saint-Jacques (Paris).

Timbre avec surtaxe au profit de la Croix-Rouge.

Deux versions : avec ou sans accent.

Une troisième version : Exemplaire non dentelé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

FDC
Vignette
Pin's INJS.
Pin's Abbé de l'Épée.

Ci-dessous :
Deux premières lignes : Essais couleurs au cours de la fabrication du timbre ci-contre.

Troisième ligne :
-  Épreuve de luxe.
- Épreuve d'artiste : Jules Piel (1882-1978), dessinateur et graveur, a été élève à l’école Estienne puis aux Beaux-Arts. Grand prix de Rome en 1910, c’est l’un des plus prolifiques graveurs de timbres-poste français.

Quatrième ligne : Carnet, ouvert et fermé.




 

 

 

 

 

 

 

 

FRANCE. 1963.
Y&T n° 1375.

Alfred de Vigny (1797-1863), écrivain français. Auteur du poème « Aux sourds-muets » (1839) :

« Enfants, ne maudissez ni Dieu ni votre mère.
Vous êtes plus heureux que Milton et qu'Homère.
Vous voyez la nature et pouvez y rêver,
Sans craindre que jamais la parole vulgaire
Ose par votre oreille a votre âme arriver.
Le silence éternel est votre tabernacle,
Et votre esprit n'en sort que selon son désir ;
II ouvre quand il veut et ferme le spectacle ;
Dans le livre ou la vie, il choisit son oracle,
Et de toute beauté ne prend que l'élixir. »

La part d’illusion que comporte ce poème composé par un entendant sera dénoncée avec humour par Louis Boujeant dans la Gazette des sourds-muets (n° 388, juin 1954).

FRANCE. 1966.
Y&T n° 1473.

Gabriel Fauré (1845-1924).

Compositeur français, devenu sourd à l’âge de 58 ans.

 

 

 

 

FRANCE. 1967.
Y&T n° 1513.

Quatrième centenaire de la naissance de saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève, fondateur de l’ordre de la Visitation et patron des sourds-muets. Il doit cette distinction au fait d’avoir eu un serviteur sourd-muet nommé Martin, avec qui il communiquait par signes.

Dans certaines institutions pour enfants sourds, sa fête, le 24 janvier, se substituait à celle de l’abbé de l’Épée. C’était le cas à l’institution lyonnaise de la Croix-Rousse.
voir Armand Pelletier et Yves Delaporte, « Moi, Armand, né sourd et muet », Plon, 2002, pp. 59-60.

Une école new-yorkaise pour enfants sourds porte son nom, anglicisé : « Francis de Sales school for the Deaf ».
Pins USA.
Pin's France Alençon.
Autre pin's France St F.Sales.

FDC.

FRANCE 1971.
Y&T n° 1667.

Document philatélique émis pour le centenaire de la mort d’Esprit Auber (1782-1871). Auber composa la musique d’un opéra à succès de Scribe et Delavigne, « La muette de Portici », qui ne cessa d’être représenté depuis sa création en 1828 jusqu’en 1882.
Le fils du vice-roi de Naples séduit une jeune fille muette, soeur d’un pauvre pêcheur. Ce dernier prend la tête d’une insurrection mais protège l’homme qui est aimé de sa soeur. Cela lui vaut d’être empoisonné pendant le festin qui fête sa victoire, tandis que les insurgés ne tardent pas à être vaincus et que la muette se précipite dans le Vésuve...
Les contemporains admirèrent la pantomime passionnée de l’actrice jouant le rôle de la muette, qui ne disposait que de son corps et de son visage pour exprimer amour, souffrance et angoisse.
(D’après René Bernard, « Surdité, surdi-mutité et mutisme dans le théâtre français », 1941).

Voir la gravure du Monde illustré (1879), qui montre la scène finale de "La Muette" de Portici.

Cliquer sur la mini-carte pour voir la carte postale : Sortie du théâtre (1830).
Carte France

Esprit Auber : chromo montrant l’enthousiasme du public aux représentations de la Muette de Portici.

FRANCE. 1977.
Y&T n° 1956.

Charles Cros (1842-1888), inventeur et poète, a été répétiteur puis aspirant au professorat à l’Institution parisienne des sourds-muets (1860-1863) avant d’être révoqué pour inconduite. Ses « Travaux sur l’enseignement des sourds-muets  » ont été édités en 1992 à l’Atelier du Gué. Dans ce domaine, les idées de Cros ne se distinguent en rien des opinions les plus communes de son époque. Dans les années 1860, il est favorable aux signes qui « peuvent exprimer toutes les idées du domaine de l’intelligence, toutes les idées métaphysiques » ; après le congrès de Milan (1880), il parle de « la méthode des signes ou plutôt la méthode des singes »... Ses recherches sur la voix humaine, liées à son passage chez les sourds-muets, conduisirent Cros à l’invention du phonographe peu de temps avant Edison. Son œuvre poétique, passée en son temps inaperçue, fut plus tard redécouverte par les surréalistes.


FDC France.
Timbre Edison (Irlande).
Timbre Edison (San Marin).
Timbre Edison (Mali).

 

 

 

 

FRANCE. 1984.
Y&T n° 2304.

Denis Diderot (1713-1784), écrivain et philosophe français. Il consacra vingt années à la direction de « L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers », oeuvre monumentale qui symbolise le « siècle des Lumières ».
Il est l’auteur d’une « Lettre sur les sourds et muets à l’usage de ceux qui entendent et qui parlent  » (1751). Pour prouver que les signes permettent d’accéder à l’abstraction, il décrit une partie d’échecs au cours de laquelle un spectateur sourd-muet le prévient qu’il ne peut plus éviter le mat.

Voir l’article « mort » dans Yves Delaporte, « Dictionnaire étymologique et historique de la langue des signes française », Éditions du Fox, 1977.
Bien d’autres timbres ont honoré la mémoire de Diderot (France 1958, URSS 1963, Dahomey 1968, Cameroun 1984, Wallis & Futuna 1984...).

FRANCE. 1985.
Y&T n° .

Quatrième centenaire de la naissance du poète Pierre de Ronsard, devenu-sourd.

Timbre 1924.
Vignette.
Timbre Monaco.

FRANCE. 1986.
Y&T n° 2435.

« Le roman d’un tricheur », film de Sacha Guitry (1935).
Ce chef-d’oeuvre, dont Orson Welles a pu dire que s’il ne l’avait pas vu, il n’aurait pas réalisé « Citizen Kane », s’ouvre avec l’empoisonnement d’une famille entière par des champignons vénéneux. C’est le grand-père qui les avait ramassés, et il était sourd-muet. Il est le dernier à mourir : « Mais qui est-ce qui crie de cette façon horrible ? — C’est le sourd-muet ! »
La surdité est un élément constant dans l’oeuvre de Guitry.

FDC France 1986.
Timbre Monaco 1985.

FRANCE. 1986.
Y&T n° 2442.

Film « L’Enfant sauvage ».
François Truffaut y joue le rôle du Dr Itard (1774-1838), médecin à l’Institution des sourds-muets de Paris, à qui avait été confié le « sauvage de l’Aveyron ».

 

 

FDC France 1986.

 

 

 

FRANCE. 1988.
Y&T n° 2536.

La grande loi d’orientation pour la prise en compte des handicaps date de 1975. Cette loi a, notamment, créé les CDES (pour l’orientation scolaire) et les Cotorep (pour l’orientation professionnelle). Elle a également engendré les premiers textes sur l'accessibilité de l’habitat et des lieux publics, mais seulement pour les utilisateurs de fauteuil roulant.
Il faudra attendre 2005 pour qu'une nouvelle loi prenne en considération tous les types de handicaps.

France 2005 : loi 2005-102.

 


 

 

 


FRANCE. 1995.
Y&T n° 2955.

La statue, « Un volontaire de 1792 », qui figure au premier plan de ce timbre est l’oeuvre du sourd-muet Paul-François Choppin (1856-1937). Devenu sourd à l’âge de deux ans, Choppin est élève à l’Institution parisienne des sourds-muets puis à l’Ecole des Arts décoratifs et aux Beaux-Arts. Plusieurs de ses oeuvres en bronze ont figuré dans l’espace public parisien : « La laveuse » dans le parc de Montsouris, « Un vainqueur de la Bastille » dans le square Parmentier et « Le docteur Broca » boulevard Saint-Germain. Elles ont été détruites pendant la Deuxième guerre mondiale par les autorités allemandes d’occupation.

Second timbre :
Épreuve de luxe : impression monochrome, sur velin, du poinçon original en taille-douce ayant servi à la fabrication du timbre définitif. Imprimerie de la poste.

Carte postale du « Volontaire de 1792 », vu sous le même angle que le timbre-poste.
FDC.
Vignette.

Portrait de Paul Choppin, paru en 1894 dans le journal « La France Silencieuse ».

 

 

FRANCE. 2005.
Y&T n° 3803.

Loi 2005-102.
Il aura fallu une longue évolution des mentalités pour que la loi 2005-102 étende l’obligation d’accessibilité à l’ensemble des personnes à besoins spécifiques, dont les personnes sourdes.
La loi de 2005 prend également en compte certains de leurs besoins particuliers comme le sous-titrage de la télévision et l’accessibilité du téléphone via des centres relais.

Pour en savoir plus : Les sourds dans la ville, surdités et accessibilité.

FDC.

 

 

FRANCE. 2007.
Y&T n° 4052.

Le professeur Tryphon Tournesol, savant malentendant créé par Hergé pour les « Aventures de Tintin », apparaît pour la première fois dans l’album « Le Trésor de Rackam le Rouge » (1945).
Tournesol n’aime pas qu’on le dise sourd et préfère se dire « un peu dur d’oreille ».
Dans l’album « Objectif lune » (1953), il troque son antique cornet acoustique contre de modernes prothèses auditives.
Sa surdité est un ressort comique constant, en raison des innombrables quiproquos qu’elle provoque. Elle est parfois aussi un ressort dramatique, ce qui explique qu’Hergé lui ait ôté ses aides auditives pour le faire redevenir sourd dans l’« Affaire Tournesol » (1956).

Un timbre existe sur le même thème en Guinée-Bissau -2008.

FRANCE. 2008.
Y&T n° 4160.

Un faux timbre sourd !
De nombreux vendeurs de timbres-poste le placent dans la catégorie « sourds », étant persuadés que des bibliothèques sonores ne peuvent être destinées qu’aux sourds et malentendants...
Pour qui voudrait la preuve qu’elles concernent évidemment les aveugles et malvoyants, voir le bloc ci dessous.